Entrevue avec Luis Tomas « The Trail Dancer »


Le 12 juillet fut une grosse journée pour le trail au Québec. Alors qu’un impressionnant groupe de coureurs participaient au Québec Mega Trail du Mont Ste-Anne, 2 Québécois se hissaient sur les plus hautes marches du podium de la première épreuve du North Face Endurance Challenge en sol canadien à Blue Mountain, Ontario.

La 2e position revient à un coureur que vous croiserez certainement sur le Mont-Royal, Luis Tomas Lopez Villagran, terminant le 80k en 7h51 sans perdre son caractéristique sourire.

10306461_346019438880223_3542499536202225896_n

Content de ta performance à Blue Mountain ?

Ouais, je ne pouvais pas demander mieux! Je suis parti avec les jambes un peu lourdes (pas un énorme “taper” avec le DNF à St-Donat (120k) encore à l’esprit) me disant qu’un spot sur le top 10 avec un temps sous les 8 heures serait super! Mais plus la course progressait, plus je me sentais fort, et, concours de circonstances, les gars en avant de moi souffraient solide. Le parcours et surtout la météo (il a fait très chaud sur la deuxième moitié) ont fait le ménage devant moi… Je n’ai eu qu’à tenir bon et continuer d’avancer et de profiter des beaux sentier et de la vue 😉

Tu as un beau style de course, très léger. Depuis quand cours-tu ou de quel sport viens-tu?

Ça va paraître drôle mais j’ai joué au hockey sur glace l’hiver (depuis l’âge de 7ans) et puis au soccer l’été. Mon gabarit un peu léger ne m’a pas permis de poursuivre sur la glace. Je me suis tourné vers la course à pied au secondaire. Je n’avais pas de distances particulières.

Ma sortie typique se passait le weekend: le matin venu, je buvais un gros verre de jus d’orange et je partais courir sur le bord de l’eau (ancien résident de Verdun!) pour ne revenir que pour l’heure du dîner. Des fois même un peu plus tard. Je n’avais pas de montre et courais avec des Puma H-Street (racing flat assez minimaliste). Je n’avais pas le choix de courir léger avec ça dans les pieds! Avec le temps, j’ai remarqué que j’avais une facilité pour le sport et je me suis inscrit dans les cross-country et autres épreuves d’athlétisme (1500m, relais 4 x 200m) à l’école. Je pouvais manquer des journées d’école pour aller courir dans les compétitions régionales et des fois même provinciales. C’était super!

Je te vois souvent mener des groupes sur la montagne. Avec qui cours-tu?

Je fais du coaching en course à pied depuis quelques années et m’occupe de quelques groupes par année. Le Mont-Royal est, selon moi, le meilleur terrain de jeu dans la région de Montréal.

Quand as-tu débuté le trail?

En 2012 en préparation pour l’Ultimate XC.

Comment as-tu aimé le parcours du North Face Challenge de Blue Mountain comparativement à celui de Bear?

Ce sont deux parcours différents. Blue Mountain est beaucoup moins technique. Les paysages de ce dernier sont aussi plus beaux. Du haut des Blue Mountains, nous avions une superbe vue sur la baie Géorgienne. Le plaisir de ces courses-là réside dans la variété des terrains rencontrés. On passe des pentes de ski aux petits sentiers singletrack pour ensuite aller sur des chemins de «4 roues» puis des chemins de campagne et, à l’occasion, un peu de route même… Il n’y en a pas un qui m’a plu plus que l’autre.. Les deux avaient leurs défis particuliers.

Lequel convient mieux à ton style de course? Tu préfères la grimpe, les trucs techniques ou plutôt roulants?

J’aime la variété alors je dois dire que Blue Mountain était un peu plus dans mes cordes! J’adore la grimpe et j’aime bien danser (si l’on peut le dire comme ça) sur des terrains techniques. Je n’ai pas encore couru assez de course regroupant seulement quelques-uns de ces éléments de manière plus isolée pour pouvoir dire que j’en préfère un plus que l’autre…

À quel moment t’es-tu retrouvé en 2e position?

Un peu avant le 73e kilomètre (sur 80k) lorsque j’ai aperçu Jeff Gosselin qui passait un mauvais quart d’heure!

10325172_10154410909170061_1426307033265082105_n

 

Est-ce que ton entrainement a changé depuis Bear Mountain?

Je ne peux dire qu’il a vraiment changé, c’est plutôt l’environnement qui a changé. Nous avons eu un hiver qui ne voulait plus s’en aller et les trails ont gardé leur neige très longtemps alors avant Bear disons que je n’avais pas eu la chance de courir beaucoup sur des sentiers en état d’être considérés techniques…

Peux-tu nous donner une idée de ton volume de course avant Blue Mountain (heures ou km) et ce que tu as appris sur l’entraînement à haut volume?

Environ 10 à 12 heures/semaine totalisant 110 à 130 kilomètres (environ). Chaque fois que c’est possible (et en dehors d’une préparation spécifique) je me retrouve avec au moins un 10 heures/semaine alors le volume je connais bien!

Quel est ton work-out de course préféré?

J’adore remplir mon petit sac de course avec 4-5 gels, une barre et un peu d’eau et partir pour une longue sortie de trail si possible sur un sentier encore jamais fait avant…(un nouveau sentier pour moi)

Le work-out que tu trouves le plus payant même s’il est difficile?

Les « hills sprints » sur terrain technique.

Endroit préféré pour courir?

Le sentier Mestashibo puis terminer sur le sommet du mont Ste-Anne.

Endroit où tu rêves de courir?

Il y en a trop! Dans les Alpes, les Rocheuses, partout où il y a une montagne et des beaux sentiers!

Souliers de prédilection?

Lone Peak de Altra

Course que tu rêves de faire?

La Hardrock Endurance Run

Prochain objectif?

Petit tour sur route pour un 20km au Défi Boréal St-Anne de Bellevue puis retour en sentier pour le Tour du Massif 50km (Prévost), l’UTHC (65 ou 80??? pas encore choisi!) et le grand objectif de fin de saison : le North Face Challenge à San Francisco qui est aussi le championnat du 80km…

 

Edit: Merci à Joan Roch et sa copine pour avoir relevé certaines coquilles dans le texte.

Comments
  1. Julie Cloutier

    Merci pour cet article. Je suis contente de savoir que ça a super bien été pour Luis lors de la course à Blue Mountain, quel talent ! Je l’ai rencontré suite à son DNF à St-Donat, dans le lac après course, on avait discuté un peu et depuis, je m’intéresse à son parcours.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *